Zapping 2010 sur l'antisectarisme français ou la discrimination avec pignon sur rueÀ
l’heure des bilans de fin d’année, celui de l’antisectarisme
français, version 2010, est des plus désolants.
Janvier 2010 :
Le
débat sur le voile intégral
est l’occasion d’asseoir un peu plus largement le discours antisectes
français.
19 janvier 2010 :
Descente policière à l'université des savoirs et des sagesses du
monde
Terre du ciel. La piste
sectaire initialement évoquée pour justifier cette action
d'intimidation est rapidement abandonnée mais les dégâts moraux et
financiers sont significatifs.
Février 2010 :
La MIVILUDES publie
dix conseils aux parents pour
protéger leurs enfants des dérives sectaires dans le domaine de la
santé. Exemple : « Le
praticien critique-t-il les services de l’Etat en charge des
mineurs ? ».
Mars 2010 :
Georges Fenech, poursuivant son tour des îles, va diffuser la doxa
antisectes en
Nouvelle Calédonie.
Mars 2010 :
Un
Maire du Nord de la France
s’autorise à évoquer le rapport parlementaire de 1996, pourtant sans
valeur juridique et malgré une note du Premier Ministre demandant de
ne plus l’utiliser, pour refuser une réunion publique à un groupe
listé dans ce rapport.
9 mars 2010 :
Quelque temps avant la sortie du rapport 2009 de la MIVILUDES,
l’absurdité de la lutte antisectes à la française se confirme dans
une
réponse du gouvernement à une
question parlementaire : « Pour
l'année 2009, aucune déclaration de signalement de dérives sectaires
n'a été transmise à la DJEPVA ».
27 mars 2010 :
La
Franc-maçonnerie poursuit son
action antisectes pourtant incompréhensible au regard de sa
propre histoire.
Avril 2010 :
La MIVILUDES publie son
rapport 2009. Au cours de ces
huit années d'existence, mais particulièrement depuis ses deux
dernières présidences, la mission a mis à l’index la quasi-totalité
des démarches alternatives à vocation spirituelle, éducative ou
thérapeutique. Cette politique est parfaitement illustrée par les
propos de son président actuel Georges Fenech : « Il
faut alerter l'opinion : tout ce qui est naturel peut cacher en
partie des dérives sectaires. »
Avril 2010 :
Les grands médias ont une
nouvelle fois failli à leur mission de contre-pouvoir lors de la
sortie du rapport 2009 de la MIVILUDES.
Avril 2010 :
La
non scolarisation (école
publique ou sous contrat) est considérée, sans preuves, par la
MIVILUDES, comme un vivier de dérives sectaires. [ndlr : rappelons
qu’en France ce n’est pas la scolarisation qui est obligatoire mais
l’instruction].
7 avril 2010 :
Le thème des sectes devient porteur dans les séries télé (exemple :
Plus belle la vie, France
3) et dans le domaine littéraire (exemple, le roman de
Sarah Chiche :
L’emprise).
Mai 2010 :
La réglementation très controversée du
titre de psychothérapeute est
l’occasion pour Georges Fenech d’asséner le concept phare mais
frauduleux de la lutte antisectes :
l’emprise mentale (manipulation mentale).
Septembre 2010 :
La MIVILUDES finance (avec les deniers publics) auprès d’un
échantillon de 962 Français un
sondage
sur la menace sectaire, après
l’avoir créée de toute pièce.
25 septembre 2010 :
Georges Fenech, activiste antisectes de la première heure et ardent
défenseur de la liste de sectes parlementaire de 1996, dans le
texte : « Il n’y a pas
d’autorité en France qui labellise : vous êtes une religion ou vous
êtes une secte » (Envoyé
spécial, France 2).
Octobre 2010 :
La MIVILUDES publie un
Guide de protection des mineurs contre
les dérives sectaires. Le sujet sensible (à juste titre)
de l’enfance est utilisé de façon perverse pour affirmer
n’importe quoi et encourager
l’exclusion.
Octobre 2010 :
La quasi-totalité des grands médias ont relayé sans esprit critique
l’affirmation (donnée sans preuve) de Georges Fenech selon laquelle
50 à 60 000 enfants seraient victimes de dérives sectaires. Par leur
attitude, ils ont fait la
promotion de ce guide.
Octobre 2010 :
Le climat délétère antisectes est à
l’œuvre dans deux affaires récentes (première
affaire,
deuxième affaire).
Novembre 2010 :
Après avoir subi une descente injustifiée et très déstabilisante de
la MIVILUDES, la communauté du Moulin des Vallée a
porté plainte contre la
mission interministérielle. Le procureur a classé l’affaire sans
suite. Doit-on s’en étonner ?
Novembre 2010 :
La Franc-maçonnerie s'illustre à nouveau dans une
attitude antisectes des plus primaire.
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