Enquête sur les ADFI

Associations de défense de la famille et de l'individu (ADFI) et Union Nationale des ADFI (UNADFI).

 

Partie 1

Les ADFI portent un joli nom trompeur : association pour la défense de la famille et de l'individu. Mais leur défense est en réalité une attaque. Et de nombreuses familles et individus ont dû subir leurs assauts et ne sauraient dire qu'ils ont été défendus. Pour obtenir les faveurs des ADFI, il faut en effet être dans le « bon camp » : celui des athées, intégristes laïques voire catholiques militants. De leur point de vue, le reste peut être balayé. 

Les membres actifs de ces associations, souvent très incultes pour ce qui concerne la spiritualité, ont initié une véritable chasse aux croyances en France. 

Leur refus affiché de tout dialogue et leur croisade contre toutes les démarches spirituelles, éducatives et thérapeutiques alternatives, sans aucune espèce de discernement, ne trompe plus grand monde aujourd'hui. Le dossier ci-dessous met en lumière la nature de cette association subventionnée par l'état.

Un dossier publié à l'origine sur http://membres.lycos.fr/balisedepaix/perso.infi/adfilasecte.htm

TÉMOIGNAGE D'UN EX-ADEPTE DE L'A.D.F.I

LE VRAI VISAGE DE L'A.D.F.I.

L'A.D.F.I. EN CAMPAGNE  

L'A.D.F.I. DÉBOUTÉE  

A PROPOS DE L'A.D.F.I.  

LA FRANCE CONTRE LA LIBERTÉ RELIGIEUSE  

SECTES et SURVEILLANCE DE LA POPULATION

MOUVEMENTS SPIRITUELSL'ignorance des pouvoirs publics !  

FICHE PRATIQUE DE DÉLATION ET DE SURVEILLANCE (selon l'ADFI)  

Halte au droit de persécution  

Un lobby très puissant : le lobby antisectes

Lire un témoignage de Janine Tavernier, ancienne présidente de L'UNADFI


TÉMOIGNAGE D'UN EX-ADEPTE DE L'A.D.F.I.  

Ce témoignage est la reproduction partielle d'un courrier écrit par un ancien membre d'une A.D.F.I. locale. Pour éviter toutes représailles, tant à l'auteur de ce courrier qu'à son destinataire, nous préserverons l'anonymat du premier comme du second.

"Je vous adresse une lettre d'information sur mon court passage au sein de l'A.D.F.I. de ........................ Certains points m'ayant paru douteux, je me permets de vous en informer.

Tout d'abord, mon premier contact s'est fait par un ami qui était membre de l'A.D.F.I., qui me proposa de venir les aider dans leur action.

Il me proposa donc d'écrire au siège de l'A.D.F.I. de ................... Quelques semaines après l'envoi de ma lettre, j'ai été convoqué au siège. On me donna une série de documents sur les sectes, et on me questionna sur mes motivations, mes amis, mon emploi, etc.

Quelques semaines après, je reçus une seconde lettre de convocation à une réunion, mais cette fois-ci pas au siège. Après une bonne heure d'attente, je fus reçu devant une assemblée d'une dizaine de personnes qui me questionnèrent sur des sujets très variés mais toujours très personnels.

Quelques jours après, je reçus une lettre me spécifiant mon acceptation à l'A.D.F.I. J'avais accès au dossier de toutes les organisations que l'A.D.F.I. considérait comme sectes, certaines n'ayant pourtant fait l'objet d'aucune plainte.

Autre chose : bien que l'on m'ait dit que les membres de l'A.D.F.I. appartenaient à toutes les religions, tous ceux de l'A.D.F.I. de ............................... étaient catholiques, certains incarnant même le dogme bien connu : "Hors de l'Église, point de salut !".

Les membres de l'A.D.F.I. de .................. ne m'ont jamais donné leur nom et encore moins leur numéro de téléphone. C'est toujours eux qui me contactaient. Il n'était pas rare que l'on me conseille de rentrer à mon domicile par des chemins toujours différents, car les membres de l'A.D.F.I. disaient être suivis par des membres de sectes.

C'est pour ces raisons que j'ai quitté l'A.D.F.I. : suspicion, paranoïa, acharnement contre certaines associations malgré le manque de preuve,...".


LE VRAI VISAGE DE L'A.D.F.I.

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D'après "Sectes, religions et libertés publiques" de Christian Paturel

Édition La Pensée Universelle 1996

"La plupart des mouvements "antisectes" européens sont des émanations de l'A.F.F. (American Family Fondation). L'A.D.F.I. figure d'ailleurs fréquemment dans "The Advisor", une publication de l'A.F.F. Cette organisation antisectes est composée essentiellement de psychiatres marginaux : Margaret Singer, Jolly West, John Clark, ...).

Au sein de cette structure internationale, les psychiatres occupent une place de premier plan. Ces derniers sont des spécialistes des contrôles du mental humain, (hypnose, électrochocs, injection de drogues), des techniques de manipulation des foules, du "deprogramming" qui, par des pratiques diverses et violentes, vise à rétablir la "santé mentale" des individus concernés. Parmi ces psychiatres :

-Ted Patrick : ancien psychologue de l'armée américaine, qui a adopté les méthodes brutales de "deprogramming" pour réinsérer dans le droit chemin les membres des "sectes" (enlèvement, séquestration, violence...).

-Dr John Clark : Spécialiste du contrôle mental et ancien assistant du Dr Lindemann de la C.I.A. Il a été sanctionné par le Conseil de l'Ordre des Médecins du Massachusetts pour avoir interné de force une personne en raison de ses croyances religieuses. En 1983, il a proposé un plan visant à faire disparaître les "nouvelles religions". Clark dénonce les barrières juridiques des sociétés démocratiques et libérales qui se dressent pour contrarier ses conceptions personnelles. Ses travaux sont souvent cités dans les publications de l'A.D.F.I.

-Margaret Singer : Elle fut psychologue militaire et eut des problèmes avec la justice américaine, qui considéra que ses rapports de psychiatrie étaient "des jugements de valeurs déguisés sous la forme d'opinion d'expert".

-Dr Louis West : Il préconisait la stérilisation des Noirs et des Hispano-américains pour lutter contre la criminalité. Il est souvent cité dans les publications de l'A.D.F.I. (ex : Bulles).

Les thèses défendues par ces psychiatres suscitent l'indignation de la psychiatrie américaine : ce sont des marginaux.

-Dr Robert Lifton : Défenseur acharné du "deprogramming", il est l'auteur d'un ouvrage équivoque sur les pratiques des médecins nazis dans les camps de concentration.

L'A.D.F.I. est née à Rennes (France) en 1974 à l'initiative du Dr Champollion et du Psychiatre André Badiche. Elle déclare immédiatement son attachement aux théories pseudo-scientifiques des psychiatres américains : John Clark, Margaret Singer et Louis West, visant à la normalisation de la société qui serait en péril à cause des mouvements sectaires ou des nouvelles religions.

On retrouve dans l'A.D.F.I. les idées qui animaient les mouvements antisémites et antimaçonniques qui firent les beaux jours du gouvernement de Vichy : dénonciation d'une minorité occulte qui détiendrait la réalité du pouvoir de la finance et qui serait à l'origine des malheurs de la société. Cette attitude a été mise en évidence par le C.F.S.D. (4 rue Burq 75018 PARIS). Les sectes ont remplacé les Juifs et la franc-maçonnerie, devenue inattaquable à cause de son pouvoir politique.

L'A.D.F.I. est la courroie de transmission qui véhicule l'idéologie totalitaire des psychiatres américains marginaux. Elle préconise et utilise les méthodes de "deprogramming" du Dr Clark, qui sont similaires à celles employées par les soviétiques aux belles heures du communisme pour "soigner" les "dissidents".

L'A.D.F.I. tente régulièrement d'imposer ses thèses aux autorités publiques, aux médias.... Elle possède ses entrées dans les Ministères. Par ailleurs, elle est membre de nombreux organismes : la Commission Consultative Nationale des Droits de l'Homme (rattachée au Premier Ministre, France) ! ! !

L'A.D.F.I. n'hésite pas à employer les moyens qu'elle dénonce chez les sectes : désinformation, multiplication de messages répétitifs, exploitation maximale d'événements dramatiques (Guyana, Waco, le Temple Solaire... ). Elle se livre ainsi à une véritable intoxication mentale et exploite au maximum le façonnage des esprits résultant d'une domination séculaire de l'Eglise Catholique.

Le siège de l'A.D.F.I. est très fréquenté par le clergé, par l'abbé Trouslard qui y représente le Vatican, mais aussi par Mgr Vernette, l'abbé Yvon Lemoine, et l'évêque de Tours...). A l'origine, l'A.D.F.I. bénéficiait de locaux gracieusement offerts par une paroisse catholique.

Le fondement pseudo-scientifique de l'A.D.F.I. n'est pas porté à la connaissance des ses membres, pour la plupart sincères. Un discours leur est diffusé. Grâce à un astucieux habillage, le message est rendu crédible, attrayant, voire empreint d'altruisme. Derrière cette vitrine se cache en réalité une idéologie de l'exclusion et de la haine.

L'A.D.F.I. s'attaque généralement à des groupes soigneusement sélectionnés pour leur petitesse et leur pacifisme. Son objectif est de démontrer la nocivité et l'extrême dangerosité des nouveaux mouvements religieux, afin de ramener les brebis égarées vers l'enclos déserté de l'Eglise. En fait, elle entre dans le plan de réévangélisation de l'Église. Elle se livre à une véritable Croisade.

L'A.D.F.I. France est financée par des subventions du Ministère de la Jeunesse et des Sports (250 000 F - 38 000€), le Ministère de la Santé (200 000 F - 30 000 €) et par de nombreuses communes et départements. Un tel soutien est une hérésie républicaine, les autres pays, par exemple l'Allemagne, refusant qu'une association de ce type soit financée par l'état.

La démarche de l'A.D.F.I. n'est ni scientifique, ni logique, ni républicaine, ni laïque, ni altruiste, ni respectueuse des droits de l'homme. Elle est par contre historique, opportuniste et conforme à une certaine tradition de discrimination religieuse.

C. Paturel signale :

- l'existence d'une revue : BULVAAR, qui est un Bulletin de liaison pour la vérité sur les associations antireligieuses. Adresse : UNVAR, 15 rue des fermiers, 75017 Paris.

- une étude de Pierre Barrucand (du CNRS) : "Les sectes antisectes", où il critique vivement l'A.D.F.I., 

du même auteur, (P. Barrucand), Haines d'hier et d'aujourd'hui, campagnes anti-juifs, anti-francs-maçons, anti-sectes.

La revue "Mouvement religieux", B.P. 733 - 57207 SARREGUEMINES, à propos d'articles de Bernard Blanche sur l'A.D.F.I.


L'A.D.F.I. EN CAMPAGNE

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Extrait de "Haines d'hier et d'aujourd'hui" "Campagne antijuifs,antimaçons, ..." de Pierre Barrucand  

"Quand je vois un mouvement comme l'A.D.F.I. (Association de Défense de la Famille et de l'Individu), j'ai l'impression qu'on y rencontre surtout des personnes qui sont en proie à une obsession, une intoxication. Autrement dit, ils subissent exactement le phénomène qu'ils croient devoir dénoncer - sans le début d'une preuve - contre un certain nombre de religions plus ou moins minoritaires. Si manipulation mentale il y a, elle est le fait de l'A.D.F.I., dont les membres s'intoxiquent mentalement eux-mêmes.

...Mais ce qui est absolument stupéfiant, c'est de voir un mouvement confidentiel et quasi-secret comme l'A.D.F.I. être pris au sérieux par certains journalistes, voire certains milieux officiels. Elle est le pivot central d'une campagne de désinformation. C'est pourquoi cette association est redoutable et perverse. En effet, elle reproduit, presque mot pour mot, les campagnes du début de ce siècle, celles de Mgr Jouin, de l'abbé Tourmentin et de bien d'autres. Elle fonde toute son action, au mieux sur la polémique méchante, au pire sur la délation et la désinformation. On y retrouve presque les accents du journal "Au pilori !", au temps de l'Occupation.

On remarque cependant une différence sérieuse entre l'A.D.F.I. et les disciples de Mgr Jouin ou de l'abbé Tourmentin. Ce mouvement a su se donner une image respectable et est parvenu à tromper la presse et même parfois les pouvoirs publics. Cette "secte" - au sens le plus péjoratif du terme - est arrivée ainsi à une certaine puissance, réalisant donc en partie les fins ténébreuses qu'elle attribue à ceux qu'elle combat, unissant avec habileté le rationalisme athée de certains et l'intransigeance doctrinale théologique d'autres, et surtout arrivant à se faire passer comme sérieuse et objective.

Dans le cas de l'A.D.F.I., j'ai eu l'impression de gens qui sont véritablement intoxiqués par leur mythologie et qui vivent dans un univers complètement fantasmatique. Je pense que Mgr Jouin, même s'il fut un brave prêtre par ailleurs, était certainement un personnage de ce genre. Je voudrais ajouter que l'A.D.F.I. est parfaite dans son rôle de secte antisecte : c'est une espèce de structure complètement figée.

Par ailleurs, les activités de l'A.D.F.I. ne sont-elles pas en contradiction formelle avec la loi antiraciste en vigueur en France ? Il est inadmissible qu'il y ait une lecture "à deux vitesses" de cette loi et que la presse accepte de répéter les accusations insensées d'une "secte antisecte" composée de monomanes.

Il est bien évident que ce que je dis ne saurait justifier en aucun cas les agissements de tel ou tel groupe qui se livrerait à des activités criminelles. Il s'agit simplement du droit de pratiquer une religion et d'exprimer ses convictions. Il faut que la presse et les pouvoirs publics deviennent conscients de la vraie nature de l'A.D.F.I.

Un permanent de l'A.D.F.I. est allé jusqu'à affirmer qu'"un membre d'une secte n'est pas une personne authentique". On peut dans cette phrase remplacer "membre d'une secte" par "catholique pratiquant, libre-penseur, pasteur protestant, diacre évangélique, membre d'un parti politique..." (rayer les mentions inutiles), sans lui donner moins de véridicité, voire de vraisemblance. Et pourquoi pas "membre de l'A.D.F.I." ?"


L'A.D.F.I. DÉBOUTÉE

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En date du 12 septembre 1997, le Tribunal de Grande Instance de Paris a débouté l'UNADFI de son action pour diffamation à l'encontre de Louis Pauwels, écrivain et éditorialiste, aujourd'hui décédé, et du Directeur de publication du Figaro.

L'association s'était estimée diffamée dans l'article publié dans Le Figaro du 24 octobre 1996 sous le titre Sectes : l'esprit d'inquisition, par le passage ci-après :

" Depuis 1975, se sont instaurées des associations antisectes qui accusent globalement leurs adversaires de déstructurer les individus et de menacer les familles. La plus virulente d'entre elles est l'ADFI (Association pour la Défense de la Famille et de l'Individu). Elle catalyse, sinon promeut des attaques contre les groupes spirituels non conformes. J'apprends qu'elle s'inspire d'un courant de la psychiatrie américaine visant à la normalisation de la société par la destruction des nouvelles religions. [...]

Cette guerre contre les sectes réveille l'esprit d'inquisition et s'apparente dans bien des cas aux procès en sorcellerie où la rumeur tenait lieu de preuve. "

Il suffit désormais d'accuser un groupe marginal de captation de la personnalité et manipulation mentale pour qu'il se trouve rangé au nombre des sectes, et, par là même, mobiliser contre lui l'opinion générale. Cette nouvelle chasse aux sorcières bénéficie des subsides de l'État, et, sauf exception, du soutien sans réflexion des médias. "

La Cour a jugé que l'article traduisait, " de la part du journaliste, une mise en garde contre les excès pouvant porter atteinte à la liberté de pensée et d'expression, ainsi qu'un appel à la tolérance dans la légalité. Or, dans une société démocratique, la manifestation d'un tel point de vue doit, à l'évidence, pouvoir contribuer, au même titre que d'autres prises de position, au débat public sur le phénomène sectaire".


A PROPOS DE L'A.D.F.I.

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D'après "Les radis de la colère", de Jean-Pierre Joseph

"Très discrètement, depuis plusieurs années, se sont constituées, dans toutes les régions, des associations qui, par la suite, se sont regroupées et qui forment aujourd'hui la très célèbre ADFI (Association de défense de la famille et de l'individu). Ce mouvement reçoit de très fortes subventions de divers ministères et des collectivités locales. Par son intermédiaire, il est possible à toute personne se prétendant victime d'une secte de percevoir une indemnité lui permettant de se réinsérer dans la société. Il est donc fort possible que les individus qui viennent se plaindre sur les plateaux de télévision des "manipulations" qu'ils auraient subies, soient ceux qui viennent de toucher des subventions. Si tel est bien le cas, nous nous trouvons dans l'hypothèse unique et exceptionnelle du témoin qui est "passé à la caisse" avant de déposer...

L'A.D.F.I. est un organisme rassurant : regroupement d'associations locales, elle met en avant ses administrateurs bénévoles, d'un certain âge, le plus souvent d'un âge certain, qui, bien que combattant tout sectarisme, encouragent vivement la "réinsertion" par la prière au sein de l'Eglise (catholique, bien sûr). Ces gens calmes et rassurants utilisent, sans qu'on s'en rende compte, les méthodes qu'ils dénoncent : démarchage, harcèlement téléphonique, tant auprès des "victimes" qu'auprès des "adeptes", encouragement à la délation, conférences et discours de propagande, etc.

Une avocate du barreau de Paris s'étonnait récemment de la présence au conseil d'administration national, auquel elle avait été invitée, d'un ancien colonel des services secrets de l'armée française. Pour le militant de base de l'A.D.F.I., il faut bien justifier les subventions reçues en identifiant un maximum de sectes. Pour celui qui subventionne, il semble que le but soit plus subtil. Progressivement, dans l'inconscient collectif, chemine l'idée selon laquelle s'il existe une association (à but "non lucratif") qui pourchasse les "sectes", c'est qu'il existe des sectes et que cela représente un danger réel. Le citoyen n'a donc pas du tout l'impression d'être manipulé, puisque le militant de base n'en a pas lui-même l'impression. Bien plus, le militant de base croit faire oeuvre humanitaire et n'a pas du tout conscience des énormes enjeux financiers ayant amené le gouvernement à faire la promotion de son association.

L'A.D.F.I. intervient d'une manière inhabituelle auprès des services publics (Education Nationale, le plus souvent) pour signaler que telle personne fait partie d'une "secte". Elle intervient auprès de la justice en adressant des courriers aux magistrats, au nom de la défense des individus. Elle suggère même, au nom de la défense de la famille, de faire placer les enfants vivant avec leurs parents dans une "secte", directement à la DASS. Ainsi, depuis plusieurs années, elle a rempli son rôle : l'opinion publique pense maintenant qu'il existe en France de nombreuses sectes, et surtout que ces sectes sont dangereuses."


LA FRANCE CONTRE LA LIBERTÉ RELIGIEUSE

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Après que le Département d'État américain et l'ONU aient condamné la France pour son attitude vis à vis des minorités spirituelles, l'OSCE épingle la "patrie des droits de l'homme" pour violation de la liberté religieuse. L'OSCE - Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe - a tenu à Vienne, le 22 mars 1999, une conférence sur le thème de la liberté de religion en Europe. Y ont participé des délégations de tous les pays de l'OSCE et plus de 100 organisations religieuses et non gouvernementales. 70 délégations ont pris la parole dans ce débat consacré au pluralisme religieux et aux violations de la liberté religieuse. A l'occasion de cette conférence, la Fédération Internationale d'Helsinki pour les Droits de l'Homme a présenté son rapport "Discrimination religieuse et violations des engagements d'Helsinki" Ce rapport montre que des démocraties européennes violent leurs engagements relatifs à la liberté de religion et à la tolérance religieuse. Voici ce que dit ce rapport de la situation française : "Depuis 1996, une montée de l'intolérance et de la discrimination a été observée en France à l'égard des nouvelles religions". En janvier 1996, l'Assemblée Nationale a publié le rapport Guyard, contenant une liste de 172 sectes ou cultes jugés dangereux. Ce rapport a engendré des articles de presse calomnieux à l'égard des minorités religieuses, a fait circuler des rumeurs et des informations fausses, et constitue une incitation à l'intolérance religieuse. Dans ce contexte, une multitude de situations et de formes de persécution virtuelle se sont développées. Les minorités religieuses ont été publiquement marginalisées et stigmatisées. Le gouvernement français a établi une "Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes" - la MILS - avec à sa tête Alain Vivien, la figure de proue du mouvement anti-sectes.

Alors que d'autres rapports à l'étranger - Suède et Italie - recommandent le dialogue avec les dites "sectes", la France a choisi la confrontation ouverte. Cette attitude a engendré des articles de presse calomnieux, des pertes d'emploi, de la discrimination religieuse de la part des autorités françaises et la montée de l'intolérance de la part de la société civile à l'égard des gens de tous milieux à cause de leurs croyances religieuses. Le CESNUR - Centre d'Etudes des Nouvelles Religions - rend ainsi compte de la conférence de l'OSCE : "Si la Russie, la Belgique, la Grèce, la Biélorussie et l'Ouzbékistan ont aussi été critiqués, c'est surtout la France, avec sa politique sur les "sectes", qui s'est trouvée dans le box des accusés". En prenant la parole au nom de la France, Denis Barthélémy, secrétaire général de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes, dans un discours très émotionnel et au ton franchement hystérique, a déclaré que toutes les attaques contre la France "émanaient de la Scientologie ou des Témoins de Jéhovah". Ce commentaire a paru ridicule du fait que les critiques de la politique française et de la mission interministérielle sur les sectes (MILS) venaient de plusieurs gouvernements et ONG indépendantes. Monsieur Barthélémy a montré l'intolérance des milieux de la MILS qui, non seulement substituent à la discussion et au dialogue une attitude "complotiste" paranoïaque - tous ceux qui critiquent la MILS sont des agents de la Scientologie ! - mais proposent comme position officielle de la France en matière de liberté religieuse des notions hostiles à la religion qui remontent à l'anticléricalisme du 19e siècle.


SECTES et SURVEILLANCE DE LA POPULATION

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Pour contrer les sectes, le ministre de la justice, madame Élisabeth GIGOU demande aux associations spécialisées dans la lutte de déterrer les affaires en plus grand nombre.

Par la circulation aux magistrats et aux juges de France du 01.12.98, le Garde des sceaux présente l'action de la nouvelle mission interministérielle sur les sectes tout en regrettant le manque de plaintes. Il n'y aurait pas assez de dénonciation, permettant d'enclencher les poursuites.

Pour pallier à cette carence d'affaires, le ministre de la justice a chargé les juges de travailler en collaboration plus étroite avec l'ADFI et le CCMM supposés collecter des témoignages à charge. Les associations anti-sectes sont donc officiellement mandatées pour enregistrer les plaintes et les dénonciations par le biais de leurs nombreuses antennes à travers la France.

L'ADFI n'a pas attendu le feu vert officiel car il y a des années qu'elle diffuse une liste de critères précis permettant de savoir si une personne de notre entourage appartient à une association, un groupe, une société ou un club quelconque. La liste des symptômes définis par l'ADFI recouvre la plupart des comportements non-conformistes et privés : "Changement de mode vestimentaire et de régime alimentaire, courrier et appel téléphonique abondants, sorties et voyages, intérêt pour une cause nouvelle, emprunt d'argent, long temps de lecture et de méditation...". Ces critères sont dans une brochure disponible dans les organismes publics.

Il est donc conseillé de prévenir l'ADFI ou les renseignements généraux si un de nos proches présente un de ces "symptômes" ou un trait de non-conformisme similaire. Lorsque le "diagnostic" est établi, l'ADFI recommande de surveiller discrètement les amis et les relations de la personne suspectée. Il faut noter leurs numéros de téléphone et adresses et tenir un journal quotidien de leurs faits et gestes. Le CCMM - Centre Contre les Manipulations Mentales - a dressé le catalogue des pratiques pouvant tomber sous le coup d'un délit de secte. Il s'agit de la plupart des méthodes thérapeutiques non conventionnelles comme la naturopathie, le jeûne, la sophrologie, la méditation et les techniques issues du "Nouvel Âge". Le docteur ABGRAL, expert auprès de la mission interministérielle sur les sectes y ajoute l'homéopathie : un grigri occulte sans aucune efficacité !!!

L'ADFI a également identifié les domaines à risques comme les cours de yoga, la thérapie parentale, les conférences sur les ovnis et les sujets ésotériques... mais aussi des commerces sensibles comme les librairies spiritualistes, les restaurants végétariens et les circuits de produits biologiques.

Comment s'assurer que les plaintes recueillies ne sont pas motivées par l'intolérance, les préjugés ou la malveillance? Cette question n'a pas été débattue.

L'histoire enseigne que les Français ont un sens civique plutôt prononcé lorsqu'il s'agit de dénonciation, mais il est désormais légal d'accuser quelqu'un d'appartenir à une secte pour le déclarer inapte à recevoir un héritage, jeter la suspicion sur un voisin antipathique ou un collègue dont on désire la place, ou se venger d'une déception amoureuse !!!

Après le "colis suspect" voilà que nous passons massivement à "l'homme suspect" s'il explore des voies non-conformistes! C'est le message que la France s'apprête à apporter au monde.

Donc mettez-vous bien cela dans la tête :  

si vous changez de mode vestimentaire, de régime alimentaire ;

si vous recevez du courrier et des appels téléphoniques abondants ;

si vous faites des sorties et des voyages ; 

si vous avez un intérêt pour une cause nouvelle ;

si vous avez un emprunt d'argent ;

si vous avez de long temps de lecture et/ou de méditation ;

si vous êtes soignés ou si vous pratiquez les thérapies et les techniques non reconnues officiellement comme le naturopathie, le jeûne, la sophrologie, la méditation, les techniques "Nouvel Âge" (qui peut préciser ce que c'est au juste), l'homéopathie, le yoga;

si vous vous intéressez à ces sujets ou à celui des ovnis ou à l'ésotérisme...

Vous êtes suspect !

Le message "aimez-vous les uns les autres" se transforme de manière innovante en "Épiez-vous les uns les autres". Vous pouvez vous rendre utile en diffusant cette information auprès de vos amis et auprès de votre praticien de yoga, de sophrologie, de votre homéopathe, de votre naturopathe, de votre magasin bio ! A votre bonne réflexion et en espérant que nous serons nombreux à dire NON !


MOUVEMENTS SPIRITUELS

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L'ignorance des pouvoirs publics !

On veut faire rentrer tout le monde sous le même joug, dans le même moule. Or la création, la valeur humaine ne vivent que par un dépassement ; c'est toujours le nouveau, l'action qu'il faudrait prôner mais nous n'en avons pas assez la force et nous ne comprenons pas assez l'intérêt de la spiritualité. Auteur de plus de quarante ouvrages sur le symbolisme, directeur de plusieurs collections, Jean-Pierre Bayard est connu pour son apport à la compréhension des traditions universelles et particulières, comme celles de la franc-maçonnerie et du compagnonnage.

J.L. : Vous publiez régulièrement des livres sur le symbolisme et les sociétés initiatiques. Quel est le sens de vos recherches actuellement ?

Jean-Pierre Bayard : La pensée traditionnelle anime tous mes écrits, une quarantaine d'ouvrages. J'ai toujours voulu montrer, à partir des valeurs symboliques le dépassement de l'homme qui est à la recherche de lui-même. J'ai écrit un abécédaire des expressions symboliques qui se trouvent dans la maçonnerie, le compagnonnage, les rose-croix, le celtisme et dans les pensées qui sont à la base de notre spiritualité. Un ouvrage bien sûr toujours à compléter. J'ai entrepris également dans la même pensée une recherche sur les vierges noires en interrogeant les valeurs symboliques qui peuvent s'y rattacher.

J. L. : Vous parlez de "pensée traditionnelle". Comment la définiriez-vous ?

J.-P. B. : Nous n'avons qu'une tradition, unique, universelle, de laquelle tout émane et chaque peuple, chaque civilisation, chaque religion y puise un point particulier. La Tradition est véhiculée par les mythes, les symboles, l'art de mémoire, sans se confondre avec les coutumes populaires qui sont des éléments exotériques et non plus sacrés. C'est pourquoi on voit beaucoup de ressemblances entre toutes nos traditions et qu'on retrouve les mêmes symboles adaptés à un usage particulier et à des coutumes locales.

J. L. : Votre dernier ouvrage traite des sectes et des sociétés secrètes. Quelle est la définition que vous donnez de la secte ?

J.-P. B. : Actuellement on donne le plus souvent une connotation péjorative au mot "secte" sans que l'on puisse en donner une définition précise. Je dirais que c'est une assemblée de personnes qui pensent la même chose, qui restent dans une pensée commune qui leur est donnée par un enseignement, une morale, par des valeurs extérieures. Tous les chrétiens ont la même pensée sur l'Église. Un autre groupe aura une autre conception. Il existe des groupes "Nouvel Age" se réclamant d'un néo-spiritualisme, qui cherchent malheureusement à séparer les adeptes de leur entourage, de la société. Des membres installés à vie profitent alors des avantages matériels et provoquent des ruptures alors qu'ils ne devraient prôner que la fraternité entre tous les hommes.

Mais tous les groupes n'ont heureusement pas ces structures ; la plupart, face au vide de notre civilisation industrielle cherchent à s'unir pour une amélioration de l'homme et tenter d'oeuvrer dans les meilleures conditions. S'ils pensent avoir trouvé quelque chose de valable, ils cherchent à le transmettre. Je pense par exemple aux Témoins de Jéhovah qui dépendent du christianisme. Ils appliquent à la lettre les écritures et ils transmettent leur message afin que nous puissions rejoindre le ciel, être parmi les élus. Il y a donc un respect à avoir devant leurs croyances que l'on n'est pas obligé de partager.

J. L. : Que recommanderiez-vous à quelqu'un qui veut participer à un de ces groupes ?

J.-P. B. : Il faut naturellement faire attention avant de s'engager. Mais la personne doit faire abstraction de ce qui peut lui être dit ; elle doit juger par elle-même. Entrer dans un groupe c'est essayer de mettre son aspiration spirituelle en conformité avec ce qui va lui être donné. Il y a donc une étude intérieure à faire pour éprouver la sincèrité, la loyauté. Il faut également essayer de voir ce que le groupe, dans lequel on veut entrer, a comme forme extérieure et ce qu'il peut transmettre. Celui qui dirige doit être désintéressé, il ne devrait pas y avoir de question d'argent, pas d'enrichissement ou culte de la personnalité, mais seulement une répercussion morale positive sur l'ensemble du groupe.

J. L. : Que pensez-vous de la façon dont on aborde actuellement la question des sectes ?

J.-P. B. : Les gouvernements veulent se mettre à l'abri des critiques de l'opinion publique, elle-même manoeuvrée par des slogans. Ils n'envisagent pas les groupes sur le plan spirituel et n'étudient pas les groupes dans le fond de leur comportement. L'historien des religions doit faire des études et des rapprochements localement et à l'échelle mondiale parfois pendant toute une vie pour pénétrer un esprit nouveau. On n'interroge pas suffisamment ceux qui pourraient connaître et qui ont étudié ces différents mouvements. Je pense à ces professeurs qui sont payés par ces mêmes gouvernements, face auxquels des hommes politiques vont adopter, sans beaucoup de discernement, des positions tout à fait opposées. Par exemple, des professeurs ont fait des études sociologiques sur Nouvelle Acropole qui montrent que ses anciens membres, ceux qui l'ont quitté, ne la considèrent pas comme une secte, mais au contraire comme un groupe qui ouvre pour la fraternité humaine. Pourtant elle est présentée de façon tout à fait opposée. Il y a beaucoup de travaux valables dont on ne tient pas compte.

J. L. : Quelle vous semble être la légitimité des commissions parlementaires pour traiter la question ?

J.-P. B. : En France je me suis manifesté auprès d'un groupe parlementaire qui a travaillé sur ce thème. Il m'a été répondu en me remerciant que les membres pouvaient prendre contact avec les personnes que je leur suggérais de contacter car ils ne travaillaient qu'entre eux, dans le secret. C'est regrettable. Ces parlementaires ont très certainement de solides qualités humaines et politiques, mais ils ne sont pas spécialisés dans un domaine complexe, difficile à comprendre. Ils n'en ont pas le temps et ce n'est pas leur fonction. C'est au-delà de leur compétence. Ils s'appuient sur les rapports des Renseignements Généraux qui n'ont pas cette mission et dont les valeurs d'investigation sont différentes : ceux-ci ne peuvent être tenus pour responsables des jugements d'interprétation. Pour prendre un autre exemple, je pense à l'Office Culturel de Cluny qui a été présenté comme une secte. Ce groupe qui fait partie de l'Église Catholique n'a pas été auditionné par la commission parlementaire, pas plus que l'Église Catholique. Parmi bien d'autres cas qui méritent une étude plus attentive on peut encore citer la Rose Croix d'Or de Harlem en rapport aussi avec l'esprit cathare. Tout ce qui ne correspond pas aux idées dominantes est mis à l'index, alors que nous devons avoir la liberté de pensée.

J. L. : Que pensez-vous du rapport parlementaire en France ?

J.-P. B. : Le rapport des députés peut apporter une gêne considérable à certains groupes jugés, sans preuve réelle, comme dangereux. En les désignant on crée un mouvement contre eux alors qu'on les ignorait et qu'on ne parlait pas d'eux avant le rapport... Moi-même dans mon livre j'étais gêné car je ne savais pas s'il fallait que je les cite ou que je donne leurs adresses. Par une vindicte organisée on parvient à des désastres : par exemple, Nouvelle Acropole a été attaquée dans ses bureaux. D'autres groupes mis à l'index subissent le même sort, perdent leur réputation. Tout cela parce qu'on ne fait pas d'effort pour comprendre leur réelle motivation, alors que nos lois devraient suffire pour les inculper ou non.

J. L. : Quelles sont pour vous les conséquences de cette situation ?

J.-P. B. : Lorsque l'on veut faire freiner un mouvement sans essayer d'en comprendre la valeur intérieure, sans pouvoir l'analyser, il y a mesure arbitraire et atteinte à la liberté individuelle. La valeur spirituelle et la valeur artistique demandent qu'il y ait la plus large compréhension. Les artistes, qui sont des créateurs, devancent leur époque et sont toujours mis à l'index. Pourquoi ne jugerait-on pas Picasso en dehors de notre société si on l'analyse en fonction de ce qui a été fait artistiquement avant ? Il faut de même pouvoir juger sereinement ces "sectes" qui dérogent par rapport à un mode de réflexion habituel.

J.-P. B. : Il faut espérer que cette division due au phénomène sectaire ne sera que de courte durée et n'aura été qu'une "mode", que notre civilisation qui veut défendre la liberté et les droits de l'homme saura s'élever au-delà des querelles humaines pour s'intéresser et se fondre dans le sacré, la véritable richesse de l'homme évolué.


FICHE PRATIQUE DE DÉLATION ET DE SURVEILLANCE (selon l'ADFI)

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Avertissements

Ne vous sentez surtout pas obligés de tenir compte des instructions suivantes !

Mesures à prendre

-Noter les noms, adresses et numéros de téléphone des personnes liées aux activités de la personne suspectée.

-Tenir un journal des événements concernant les relations de la personne suspectée.

-Observer les lectures, le vocabulaire, les horaires, les noms et les surnoms de ceux qui constituent l'environnement de la personne suspectée.  

Lieux à surveiller et activités suspectes.  

Librairies ésotériques, cours de yoga, magasins diététiques, conférences et salons spécialisés, homéopathes et médecines douces, psychanalystes jungiens, sexologues, développement personnel, groupes de prière, accompagnement des mourants, ufologie, agriculture biologique, communautés religieuses, écoles privées, cours d'expression artistique, spiritualités orientales, presse, sociologues et scientifiques indépendants...

Si vous entrez dans l'une ou l'autre de ces catégories, il est urgent d'aller vous dénoncer vous-même, avant que la "brigade de recherche antisecte" de la gendarmerie nationale ne vous convoque pour vous demander si "vous brûlez de l'encens ou si vous allumez des bougies pour méditer". (Interrogatoire d'une jeune fille dénoncée par sa mère).


Halte au droit de persécution

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Appendice au rapport parlementaire sur les sectes daté du 10 janvier 1996

Quelques échos sur l'A.D.F.I.

LIBÉRATION - 5 OCTOBRE 1999

L'U.N.A.F.D.I. renonce à poursuivre «Libération»  

La principale association antisecte, l'U.N.A.D.F.I., s'est désistée vendredi du procès qu'elle avait intenté à Libération, à trois jours de l'audience, prévue hier à Paris. L'Union Nationale des Associations de Défense de la Famille et de l'individu avait porté plainte avec constitution de partie civile après la parution, le 30 mars 1998, d'un article « le complot qui fit de Bernard Lempert un gourou». Libération montrait que ce psychothérapeute avait été classé par erreur dans la liste des sectes après l'étrange alliance des représentants bretons de l'U.N.A.D.F.I. et d'une association qui regroupait des malfaiteurs d'enfants et dont le président était un nostalgique de la Waffen SS.  

SUD-OUEST - 16 OCTOBRE 1999  

Une association antisecte condamnée  

A la demande d'une mère de famille en plein divorce, la présidente régionale de l'A.D.F.I. a produit une attestation stipulant que l'ex-époux participait à un groupe à tendance sectaire. Les deux femmes ont été condamnées.

Épineuse et dramatique. On peut qualifier ainsi l'affaire qui a mobilisé le tribunal correctionnel de Saintes une bonne partie de jeudi après-midi. Épineuse parce que l'Église catholique était directement impliquée dans les débats. Dramatique parce qu'elle met aux prises un couple en plein conflit familial.

M. et Mme D. ont une fille, L., aujourd'hui âgée de 18 ans. Atteinte d'une grave maladie nerveuse, elle suit un lourd traitement dès son plus jeune âge. La maladie bouleverse l'existence du couple et, sans qu'il y ait de lien de cause à effet, M. et Mme D. finissent par divorcer. Une séparation qui ne se passe pas dans les meilleures conditions. M. et Mme D. sont déjà passés devant le tribunal : Mme D. avait été relaxée (on lui reprochait alors de bafouer le droit de garde du père).  

Pour leur fille, le couple est prêt à tout. M. D. est très croyant. Il participe à un groupe de prières sous la direction de l'aumônier des Petites soeurs des pauvres. Il consulte même un guérisseur « parce que, quand la médecine traditionnelle échoue, on se tourne toujours vers d'autres médecines».

Qu'en est-il de ce guérisseur ? « J'ai assisté aux séances par trois fois, affirme la mère. On m'a placée au fond de la pièce et on m'a accusée d'être le démon. J'ai eu peur et, sur le conseil de personnes hautement qualifiées, j'ai contacté l'A.D.F.I.».  

L'Association de Défense des Familles et des Individus est bien connue. Elle a les oreilles de la Commission parlementaire luttant contre le pouvoir des sectes. Sa présidente régionale, Marie-Noëlle Dumas de la Roque Bernard, écoute attentivement les propos de Mme D. La croyant sur parole, elle rédige une attestation stipulant que « le groupe auquel participe M. D. a des dérives sectaires et comporte un grave danger pour la santé de L.».

Il faut dire que la présidente de l'A.D.F.I. se base sur deux documents établis par un professeur parisien, M. Dulac (qui bizarrement n'a pas été convoqué à la barre). Celui-ci constate une dégradation de l'état de santé de L. quand elle va en week-end chez son père. Le deuxième document spécifie que L. a déclaré au professeur que son père l'empêchait de prendre des médicaments.  

Une affirmation farouchement rejetée par Maître Moulineau, l'avocat de M. D. : « L'enfant, qui n'a que 5 ans d'âge mental, a été manipulée par sa mère. C'est une attitude scandaleuse. Jamais M. D. n'a empêché sa fille de prendre des médicaments. Au contraire. Comment peut-on dire cela d'un homme qui a maintes fois réanimé son enfant alors qu'elle était tombée dans le coma» .  

Me Moulineau cite alors l'article 9 de la convention européenne des droits de l'homme sur la liberté de culte. « Que je sache, l'église catholique ne figure pas au nombre des sectes répertoriées par la Commission parlementaire. Quant au guérisseur, un homme dont les honoraires se montent à dix francs pour acheter des cierges, jamais il ne s'est substitué à la médecine et n'a empêché la prise de médicaments. La seule aide qu'il apporte, c'est la prière. Faut-il donc fermer Lourdes ?» .  

Puis, Me Moulineau évoque le cas de la présidente de l'A.D.F.I. « Vous avez été manipulée et vous êtes tombée dans le panneau. Votre attitude est dangereuse» . Parlant du manque d'investigation de l'A.D.F.I., l'avocat évoque alors quelques détails : « On parle d'invocation par le sel parce que mon client a un sac de sel de 21 kilos dans son garage. Or, il se trouve que mon client travaille dans les services techniques d'une ville. Et du sel comme celui-là, il y en a des tonnes dans les entrepôts. Ce sel ne sert qu'en cas de verglas».  

Pour le ministère public, Melle Spielmann abondera dans le sens de la partie civile. « Je suis déçue et en colère, car en accusant sans preuve, vous mettez en péril la crédibilité de votre association. Ce n'est pas parce qu'une bougie brûle en permanence chez M. D. qu'il participe à un mouvement sectaire» .  

DES PREUVES

Intervenant pour Mme Dumas de la Roque Bernard, Me Cambar-Vidot épluchera l'attestation rédigée par sa cliente. « Elle n'a jamais dit que M. D. faisait partie d'une secte mais qu'il participait à un groupe ayant des dérives sectaires. C'est le cas. Car ce groupe met en ouvre des moyens, en l'occurrence des prières, pour se substituer à la médecine. Je plaide donc la relaxe». Idem pour Me Geoffroy, qui se basera sur les déclarations du professeur Dulac en intervenant au nom de Mme D. : « Jamais cette attestation n'a été utilisée dans le cadre du divorce» .

Dans son délibéré, le tribunal ne suivra pas la défense. Au contraire, il condamnera les deux femmes à verser 5.000 francs, dont 2.000 avec sursis, à M. D. Elles devront également lui verser solidairement une somme de 1.000 francs et règleront les frais de dossier. Après la lecture de son délibéré, la présidente du tribunal, Mme Cochaud-Doutreuwe, recommandera fermement à la présidente de l'A.D.F.I. d'agir avec moins de légèreté et plus de preuves.


Un lobby très puissant : le lobby antisectes

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Extrait de « Lettre ouverte à la "secte des adversaires des sectes"», de Anne Morelli  

On peut certes comprendre que des drames familiaux comme celui que vécut Roger Ikor à travers la mort de son fils aient engendré des associations antisectes (dans son cas, le C.C.M.M., Centre de documentation, d'éducation et d'action Contre les Manipulations Mentales, aussi appelé "Centre Roger Ikor"). Mais il me semble suspect que, à travers le monde, des milliers de personnes liées entre elles par un réseau international aux multiples ramifications vivent pour et par la chasse aux sectes.  

Leurs méthodes sont partout semblables : jeter le discrédit sur tous les groupes religieux en dehors des grandes religions classiques et semer à ce sujet la désinformation. La "secte des adversaires des sectes" tenaille donc particulièrement les médias et le monde politique, mais ne néglige pas non plus l'approche du monde de la recherche universitaire. En France, deux associations se partagent ce "marché", correspondant aux deux options fondamentales de la société française : l'une est laïque (C.C.M.M.) et l'autre est catholique (U.N.A.D.F.I.).  

En Belgique, ce lobby international est également représenté par des associations liées à nos « piliers» traditionnels. Le C.I.G.S. (Contacts et informations sur les groupes sectaires) est d'obédience catholique et a essaimé en province des « Associations de soutien aux familles victimes des sectes». De l'autre côté, l'A.D.I.F. (Association de Défense des Intérêts des Familles) est liée à l'association laïque fondée en France par Roger Ikor, à un homologue luxembourgeois (C.D.F.I. Luxembourg) et à l'A.D.C.A.M. (Association de Défense Contre les Agressions Mentales).  

Une Fédération européenne de ce business antisectes est par ailleurs installée également à Bruxelles (FECRIS-Belgique). Du côté néerlandophone, la V.V.P.G. (Verdediging Van Persoon en Gezin) est une instance semi-officielle, en contact avec l'A.D.I.F. Cette dernière recherche, à la faveur de la récente commission parlementaire, une reconnaissance officielle, le droit d'ester en justice au nom des victimes réelles ou supposées et - si possible ! - des subsides en conséquence. Elle a déjà réussi à établir des relations privilégiées avec de nombreux journalistes et a infiltré le milieu politique bruxellois. Ainsi, le dépliant « Sectes à visage découvert», publié par l'échevine des affaires sociales de Bruxelles, Carine Vyghen, avec le sous-titre avenant de «Une prison sans barreau» et la photo d'un rapace menaçant, conseille-t-il, ni plus ni moins, de s'adresser en cas de «problème» à l'A.D.I.F. ! Le pas fatal supplémentaire serait évidemment de reconnaître ce lobby et de le soutenir avec l'argent des contribuables !  

Une autre pratique de désinformation menée par la « secte des adversaires des sectes» est de gonfler les chiffres des adhérents à ces religions minoritaires. Ces chiffres, après douze années d'enquêtes dans ces milieux, je suis plus que jamais incapable de les préciser. En 1981, j'avais - péché de jeunesse - lancé le chiffre de 80.000, mais au fur et à mesure de nos travaux, mes certitudes se sont envolées. Le chiffre, lui, a souvent été repris. Dans chaque groupe religieux, on a tendance à les gonfler (cela donne du poids à la communauté et à ses croyances), mais curieusement, les adversaires des sectes aussi les gonflent, car la pertinence de leur « lutte» (et donc les moyens qu'ils réclament) est évidemment liée au danger potentiel que représente un groupe. Les médias aussi, pour que leur sujet apparaisse important, participent à cette surévaluation du phénomène. Or, si certaines communautés religieuses sont nombreuses, d'autres ont 10, 5 voire 3 membres. Révéler ce nombre infime serait très dévalorisant pour la "secte des adversaires des sectes".  

Les lobbies antisectes insistent aussi sur un aspect « captation de notre belle jeunesse» , qui ne correspond guère à la réalité que nous avons pu vérifier lors de nos enquêtes de terrain. Certes, il y a des jeunes dans ces groupes, mais pas de manière « anormale» , et certains groupes sont plutôt formés de jeunes couples, de familles, de vieux soixante-huitard ou même de personnes du troisième âge qui forment une excellente « cible» lorsqu'elles ont à partager du temps, du dévouement et - ce qui ne gâche rien - un peu d'argent. Mais la vieille recette a fait ses preuves : les nouvelles religions ou philosophies doivent toujours être présentées comme les captatrices de la jeunesse. Déjà dans l'Antiquité, lors de l'affirmation du Christianisme, les auteurs païens lui reprochaient essentiellement de détourner la jeunesse de la religion traditionnelle...  

Lorsqu'un journaliste ne se soumet pas au schéma classique antisecte, il est aussitôt accusé de complaisance. Ainsi, les auteurs de deux documentaires Arte consacrés aux mormons sont-ils vivement critiqués par « Le Monde» . Ils auraient présenté cette religion avec trop de sympathie... Les auditeurs belges, habitués à entendre l'actualité religieuse commentée par la douce voix de l'abbé Armand Pirard, croient rêver en entendant ces reproches. Ils imaginent mal qu'à l'occasion, par exemple, de la bénédiction pascale ou d'un voyage du pape, un de ses mièvres commentaires se mette à investiguer à propos des finances du Vatican et de ses opérations douteuses, ou des effets catastrophiques de sa diplomatie pro-croate. Mais évidemment, il est des monopoles à ne pas traiter sans « complaisance» et des rivaux qu'il est bon d'enfoncer. On comprend dès lors pourquoi les « sectes» voient rarement avec plaisir débarquer en leurs murs des journalistes, chargés dès le départ de ramener des « informations» croustillantes, sensationnelles et surtout inquiétantes...

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