Communiqué de presse du Centre d'Information et de Conseil des Nouvelles Spiritualités (CICNS) Deprogramming ou exit counseling ? Le CICNS critiqué pour avoir dénoncé l'extraction non sollicitée de membres d'une communauté ?
Montpezat de Quercy -
02//08/2011 - 13h50 (CICNS) -
Le CICNS
s'interroge sur le respect des droits fondamentaux par les activistes
antisectes.
Comme suite à notre révélation de la réapparition en France d'une
pratique scandaleuse (opérations commandos pour extraire - «
arracher
» dit le CCMM - de façon non
sollicitée des personnes de leur minorité de conviction), nous avions
rédigé deux courriers au gouvernement l'interrogeant sur la légalité
d'un tel procédé et sa conformité improbable aux libertés
fondamentales dans notre démocratie. Nous n'avons, à ce jour, pas
reçu de réponse à ces courriers. Nous découvrons incidemment que Me Picotin, avocat à Bordeaux, président d'Infos-Sectes Aquitaine (CCMM) et initiateur du retour de cette méthode en France, se plaint de « diffamation » sur son site Internet, parce qu'une parenté flagrante a été trouvée entre ses « opérations commandos » - selon l'expression employée par plusieurs médias (Telegraph, Libération) ainsi que sur le site du CCMM et rapportée sur le propre site de Me Picotin (http://www.avocat-sectes.com/index.php/tag/exit-counselling/), opérations également dénommées « exfiltrations » - et la pratique aujourd'hui illégale du deprogramming développée aux États-Unis et en France jusqu'au début des années 1980. Me Picotin ne s'étant pas adressé à nous directement, nous ouvrons le débat en l'invitant à nous faire connaître les différences notables qu'il perçoit entre son procédé et ceux du deprogramming, ainsi que les fondements juridiques sur lesquels repose cette méthode coercitive. Nous pourrions également l'interroger sur la différence éventuelle qui existerait entre un « exit counselor » qui parviendrait à convaincre par ce moyen un adepte de quitter son groupe, et la persuasion attribuée au gourou, puisque dans les deux cas, il serait question de personnes susceptibles d'être facilement manipulables.
À
titre d'exemples, deux partisans farouches de la lutte antisectes
donnent leur avis : selon Rick Ross, ancien « deprogrammeur »
américain (condamné pour cette pratique) : « Deprogramming et exit
counseling reposent sur les mêmes principes »
(http://www.rickross.com/prep_faq.html) ; selon Sonia Jougla, psychologue
clinicienne spécialisée dans l’aide aux victimes de « sectes » depuis
trente-cinq ans, parlant de l'exfiltration : « Cette méthode nous
semble inappropriée car elle risque, en usant de la violence, de
renforcer l’adhésion à l’organisation » (La
Croix). Le sociologue Massimo
Introvigne est d'avis qu'il n'existe pas de différence réelle
entre les deux méthodes (Cesnur).
Nous souhaitons
également connaître les fondements scientifiques partagés par la
communauté scientifique ad-hoc, permettant de valider la notion de «
manipulation mentale » (ou « emprise mentale ») avec ses corollaires
: « perte du libre arbitre » et « vice du consentement »,
systématiquement évoqués à l'endroit desdites sectes.
Dans l'attente
d'une réponse constructive et étayée permettant d'éclairer des centaines de
milliers de personnes en France concernées par cet arsenal
préoccupant et soucieuses de préserver les acquis de civilisation
durement gagnés depuis le Moyen-âge, l'équipe du CICNS souhaite
exprimer sa satisfaction que ce problème soit enfin présenté sur la
place publique et permette ainsi de révéler les errances et dérives
de la lutte antisectes à la française. Lire également notre précédent communiqué sur le sujet : http://www.cicns.net/communiques_presse_163_deprogramming_exit_counseling_france.htm ainsi que notre courrier au Ministre de l'Intérieur : http://www.cicns.net/Courriers_exit_counseling_2.htm
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