Communiqué de presse du Centre d'Information et de Conseil des Nouvelles Spiritualités (CICNS) La question des "sectes" : fiction et réalité
Montpezat de Quercy -
08/09/2008 - 19h30 (CICNS) Dans leur réponse à une question parlementaire sur le danger sectaire, les pouvoirs publics précisent (question n° : 25789 issue d'un type particulier de "marronnier" produisant des bogues plusieurs fois par an) : "Les risques de dérives sectaires constituent un motif de préoccupation pour le Gouvernement. Ceux-ci ne relèvent effectivement plus seulement de la sphère religieuse mais se développent également dans des secteurs plus diversifiés concernant l’ensemble du tissu social." Lorsque
dans les années 80, les pouvoirs publics ont entamé "la lutte contre
les sectes", les observateurs les plus avisés, notamment
universitaires, ont contesté leur action injustifiée et inappropriée dans
ses méthodes, au sein d'un Etat de droit. Le
gouvernement a redressé le "tir" dans les années 2000 en
inaugurant "la lutte contre les dérives sectaires". Les mêmes
observateurs ont alors dénoncé des critères de dérives sectaires qui
pouvaient s'appliquer à n'importe quel groupe humain et la poursuite de la
stigmatisation à l'encontre des minorités spirituelles. Il
n'est pas étonnant quelques années plus tard (la lenteur administrative
sans doute) d'entendre le gouvernement affirmer que ce qui était reproché
aux minorités spirituelles serait en fait une caractéristique de
"l'ensemble
du tissu social". Le constat n'est cependant
fait qu'à moitié puisque la stigmatisation qui accompagne les campagnes
antisectes n'est pas reconnue en tant que telle, ni l'absence de démarche
de connaissance pour appréhender sérieusement ce qui a été transformé,
par le jeu de la langue de bois, en problème de société. La
question des sectes est donc mal posée depuis trente ans et son traitement
ne peut être que défaillant. Les pouvoirs publics ont répondu à une inquiétude
(devant l'apparition de nouveaux choix de vie) qu'il convenait
d'analyser à sa juste valeur, en transformant cette inquiétude en peur légitime. Le
résultat ne peut être que désastreux. Le feu de broussailles a d'ailleurs
échappé au contrôle du pyromane puisque le langage antisecte touche désormais
tout "le
tissu social". Si l'on s'en tenait à la seule
utilisation de la terminologie antisecte (voir un précédent communiqué),
le monde politique serait un des secteurs d'investigation prioritaires
quant aux dérives sectaires. Si certains prétendus défenseurs de la
laïcité avaient quelque bonne "foi", ils constateraient que
l'accusation de "secte" est aujourd'hui la version française laïque
de la "possession par le diable" utilisée autrefois pour discréditer
les "gêneurs" (c'est-à-dire ceux qui ont des idées non
orthodoxes). Il n'est pas trop tard pour redresser la barre (et non pas le tir). Le CICNS souhaite que cette rentrée soit l'occasion pour le gouvernement de démontrer un courage politique sur la question desdites sectes et notre association fera les propositions qui vont dans ce sens.
|