Les archives de Maître PaturelPartie 3Caricatures et sombres desseins
Les similitudes entre les deux dessins ci-dessus, l’un publié dans « Der Stürmer » avant la seconde guerre mondiale et le second dans un journal hollandais en 1991, tous deux extraits du dossier 45 des archives de Me Paturel, ne s'arrêtent pas aux apparences (dans le premier les chauve-souris sont « les juifs », dans le second « les sectes »). Elles se rapportent également au contexte des deux époques. Pierre Barrucand, anthropologue et historien, l'a souligné dans une publication de 1996: « Haines d'hier et d'aujourd'hui, campagnes anti-juifs, anti-maçons, anti-sectes »
Il y décrit, en un parallèle rigoureux, la répétition d'une mécanique de discrimination maintes fois revisitée au cours des âges. Il le fait en tant qu'historien et en tant que témoin intègre et responsable.
Médaillé
de la résistance, il avait 19 ans en 1939. Dans les années 80, il a été
heurté par la réminiscence amère d'un phénomène d'exclusion au sein même
de
Il
a donc eu à coeur de se pencher sur la question en scientifique et d'étudier
de près les réalités sous jacentes de ce qu’il considère comme une véritable
agression. Plusieurs extraits de ses études sont publiés sur notre site. Nous rebondissons sur cette approche comparative pour souligner une différence majeure entre la perception actuelle des persécutions anti-juifs ou anti-maçons et la persécution des nouvelles spiritualités : Les
personnes visées par la persécution des nouvelles
spiritualités ignorent souvent, avant d'en être la cible effective, qu'elles
en sont l'objet. Et même alors, la plupart nient de bonne foi appartenir à la
population discriminée. "Je
ne suis pas une secte" est la réponse presque incontournable dès qu'on
aborde le sujet avec les personnes concernées et dans tous les cas dés qu'une
personne est victime de cette accusation infâmante. Les dénégations se
poursuivent en disant qu'elles n'ont pas les attributs des sectes puisque « on
ne demande pas beaucoup d'argent », « on ne fait pas de prosélytisme »,
« on n'est pas sectaire »
ou encore « on n’a pas d’activités avec les enfants », depuis que la
protection des enfants est mise en avant par les activistes anti-sectes. Cette
attitude compréhensible, comme une "légitime" défense, traduit
cependant un phénomène inquiétant, résultat d'un tour de force de
l'accusation qui a su diviser et culpabiliser les accusés au point qu’ils se
défendent de choses qui ne sont même pas des infractions.
Affirmer
"Je ne suis pas une secte" signifie implicitement que "Les sectes
existent" ou encore, et c'est un raccourci difficile à admettre tant la
psychose est étendue, que "l'amalgame entre
spiritualité et criminalité est légitime". En effet le mot secte, dans
sa connotation péjorative actuelle, a été créé à l'usage unique de cet
amalgame, comme ont été inventés les mots "youpins" ou "bougnouls"
qui sous-entendent des défauts intrinsèques aux populations visées. Comprendrait-on
aujourd'hui l'attitude d'un juif traité de "youpin" qui se défendrait
en disant "qu'il n'est pas riche" ou qu'il "n'a pas le nez
crochu" ? Il ne le ferait pas parce que la supercherie a été dénoncée,
comprise par l’opinion publique, et les propos anti-juifs ne sont plus le fait
que d’une minorité. D’autre
part, cette "erreur sur la personne" invoquée
par les victimes de l’accusation de secte est un leurre. La plupart
des personnes qui sont aujourd’hui victimes de l’accusation
de secte
ne le sont pas "par erreur"
mais parce qu'elles
appartiennent à la population effectivement ciblée par les campagnes
anti-sectes. Le
rapport Gest-Guyard,
qui est encore la "Bible" ou
en tous cas l'inspiration de la plupart
des médias et de l'action du gouvernement depuis sa
parution, publiait en 1995
une nomenclature précise regroupant les termes : « Nouvel
Age » « alternatifs » « évangéliques
et pseudo-catholiques » « apocalyptiques » « néo-païens »
« sataniques » « guérisseurs »
(Le rapport précise : « On peut qualifier de guérisseuses les théories
professant un mode de guérison non reconnu par la science médicale actuelle »
) « orientalistes » « occultistes » « psychanalytiques » « ufologiques » « syncrétiques »
(Le rapport précise : « mouvements présentant une synthèse entre
les différentes religions, y compris primitives, voire entre les traditions orientales
et occidentales ») . Si
vous avez un intérêt pour une pratique désignée par l’un de ces
qualificatifs, vous êtes susceptible d'être accusé de "secte",
nonobstant les hypocrites promesses qui émaillent le rapport, et les
bonnes intentions de ne pas faire d'amalgame et de discriminations. Les
témoignages que nous recevons quotidiennement le démontrent. Aujourd’hui,
traiter
de « Youpin »
un juif dénonce l’antisémitisme. Nous
vous suggérons, si vous êtes "accusé d'être une secte", de ne
pas répondre "Je ne suis pas une secte" mais de participer à notre action
de sensibilisation en dénonçant l'amalgame que symbolise
ce mot. Votre accusateur ne sait pas de quoi il parle. Dites-le
lui, recommandez-lui la lecture de notre site, vous ferez ainsi
acte de solidarité et de cohérence dans la défense effective du droit de
chacun à
vivre librement ses choix, ses croyances et ses pratiques spirituelles, éducatives
ou thérapeutiques. (1) Lire également : Partie 4 : L'affaire Horus et celles des objecteurs de conscience. Revenir à la Partie 1 et la Partie 2
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