Courrier à quelques intellectuels français

Lettre de présentation de l'action du CICNS à quelques intellectuels français pour les inviter à participer au débat sur la place de la spiritualité dans notre société.

Envoyée également à MM. Bruno Giuliani, Bernard Sichère, Alexis Rosenbaum, Michel Bitbol, Dominique Bourg, Michel Terestchenko, Albert Jacquard, André Comte-Sponville, Pierre Tévanian, Pierre Hadot, Jean-Marc Rouvière, Didier Eribon

22 mars 2007

Monsieur,

Le CICNS est une association indépendante dont l'objet est d'équilibrer le débat sur la place des nouvelles spiritualités en France.

Notre travail de recherche sur le terrain, nos rencontres avec des sociologues, juristes et autres acteurs sociaux révèlent que la majorité des démarches alternatives spirituelles, de santé, de vie sont stigmatisées à travers l'appellation de "secte". Ce mot est devenu synonyme de "groupe délinquant" et renferme une violence verbale banalisée qui empêche tout débat serein.

Quelques rares courants spirituels minoritaires sont épargnés, mais pour combien de temps ? Ces exceptions permettent à bon compte de se croire toujours dans un cadre laïc respectueux des croyances alors que l'esprit de la loi 1905 n'est plus respecté pour la plus grande partie des minorités, et de se convaincre que ces "sectes", sont dangereuses sans que personne n'envisage de donner la parole à leurs membres

La délinquance de ces groupes est négligeable. L'ordre public semble être un prétexte et les dispositions prises dans la "lutte contre les dérives sectaires" sont liberticides. Il n'y a pas de fléau social des dérives sectaires en France contrairement à ce qu'affirment régulièrement la MIVILUDES (Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) ou certains parlementaires (commissions d'enquêtes parlementaires de 1995, 1998, 2006) ; le fléau se manifeste plutôt dans cette façon de retourner la société française contre une partie d'elle-même en invoquant l'intégrité de la Nation.

Quant au thème de la manipulation accolée à l'image desdites sectes, il ressemble plus à une mystification et à un détournement d'attention. C'est un sujet digne d'intérêt, mais encore faudrait-il commencer à l'endroit où le problème est le plus criant : notre société de consommation qui finit par consommer l'être humain.

Chercher à donner un sens à son existence est une liberté fondamentale qui doit être préservée. Même si cette quête peut, parfois, sembler maladroite, nous devons, en démocratie, nous garder de juger ces démarches aussi longtemps qu'elles respectent les lois fondées sur le respect des libertés individuelles.

Nous nous permettons de vous contacter parce que vous êtes un intellectuel reconnu. Nous vous invitons, si vous le souhaitez, à soutenir notre action, en faisant d'ailleurs autant appel à vos qualités de coeur qu'à votre ouverture d'esprit car les unes comme les autres font cruellement défaut aujourd'hui dans le débat public, particulièrement en période électorale.

Nous vous encourageons à visiter notre site www.cicns.net et plus particulièrement notre page d'interviews de sociologues, avocats, acteurs sociaux divers et témoignages de personnes discriminées (certaines ayant fait l'objet d'assauts policiers que l'on croyait réservés aux pires terroristes) : http://www.cicns.net/Video.htm.

Dans le cas où notre démarche vous intéresserait, nous serions heureux de vous rencontrer. Cette rencontre pourrait prendre la forme d'une interview.

En vous remerciant de l'attention que vous aurez bien voulu porter à ce courrier, nous vous prions d'agréer, Monsieur, nos salutations les plus cordiales.

Pour le CICNS, le Président

Eric Bouzou

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