Compte-rendu de la participation du CICNS au forum Terre du Ciel à Aix-les-Bains du 22 au 24 mai 2010

 

 

Le CICNS était présent du 22 au 24 mai à un forum « Spiritualité et société » organisé à Aix-les-Bains par l’association Terre du Ciel. Nous avons pu y présenter l’état des lieux de cette « lutte antisectes » à la française dont les tenants et les aboutissants sont mal compris du grand public. Plusieurs tables rondes et des ateliers ont permis de soulever le voile de l’ignorance pour un public de près d'un millier de personnes. La partie 2 de notre documentaire « La France antisectes : état des lieux » a été très appréciée et saluée par les sociologues et juristes présents, auxquels nous avions demandé leurs commentaires et critiques. Plusieurs centaines de signatures ont finalement été obtenues pour soutenir la création d’un « Observatoire des minorités spirituelles, thérapeutiques et éducatives, indépendant et compétent ».

Ce rassemblement de personnes de tous horizons a permis de prendre la mesure actuelle de l’incompréhension générale de la menace que représente la campagne antisectes en France pour les libertés individuelles et le devenir de nos démarches spirituelles et de santé. Parmi les « hésitants », deux catégories de personnes se manifestent : celles qui pensent que Dieu s’occupe de tout, que le monde est déjà dans une mutation et que les choses vont changer toutes seules, et celles qui pensent qu’il existe « quand même bien des sectes contre lesquelles il faut lutter ». Ces deux tendances se sont exprimées dans le public et nous avons eu l’occasion de rappeler l’importance d’une action, même si celle-ci doit demeurer pacifique et respectueuse des interlocuteurs, quoi que nous pensions d’eux, portée par une saine révolte devant le comportement de plus en plus extrême de la MIVILUDES.  Mais l’accent a surtout été mis sur le fléau de « la secte, c’est l’autre » (ou parfois, plus précisément, « les autres sont des sectes mais pas nous ») au sein des minorités. Le conditionnement auquel le CICNS est confronté dans ces conversations est le même depuis 7 années : quelque chose de mal existe, on ne sait pas quoi mais on l’a tellement entendu dire que cela devient une réalité dans notre esprit. Beaucoup de personnes se sont ouvertes à l’idée qu’elles ne savaient probablement pas de quoi elles parlaient quand elles désignaient « l’autre » comme une « secte » simplement parce que les médias avaient colporté les rumeurs de la MIVILUDES.

Au-delà de ces nécessaires mises au point, nous avons vu l’émergence timide mais réelle d’un mouvement solidaire pour la défense de nos droits et la légitime protection de nos aspirations à vivre dans un monde qui ne soit pas limité aux vues étroites de M. Fenech, Président de la MIVILUDES, ou d’une société consumériste et matérialiste qui perpétue ses erreurs. Un réveil est en cours. Mais il va falloir l’accompagner attentivement pour que personne ne se rendorme.

De nombreux contacts ont été faits auprès de personnes ayant diverses responsabilités dans notre société, ou connaissant des personnes qui pourraient être informées de notre action. Ces rencontres sont prometteuses et ouvrent de nouvelles possibilités pour notre action.

Un exposé de Raphaël Liogier, sociologue et directeur de l’Observatoire du religieux à Aix-en-Provence,  a été très apprécié du public. M. Liogier a un talent d’orateur qui permet de faire passer au public le plus large des notions parfois abstraites. Sa démonstration que la France ne respecte pas ses grands principes était édifiante. Les interventions de Me Laurent Hincker (son site professionnel) lors des tables rondes avec le CICNS étaient également très instructives et furent appréciées du public.

Les récentes dérives de la MIVILUDES ont provoqué un sursaut dans l’opinion publique. Nous avons le sentiment que ce colloque n’était pas fait que de mots mais aussi d’un élan collectif émergent que le CICNS s’engage à accompagner dans les années qui viennent. Dans l'immédiat, nous souhaitons rappeler l'urgence d'un soutien collectif au projet d'Observatoire car nous enverrons aux autorités la première vague de signatures aux environs de la mi-juin.

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