L'affaire de la communauté des Béatitudes

Par le CICNS (mis à jour novembre 2011)

La communauté des béatitudes a été l’objet d’une couverture médiatique importante ces dernières années en raison d’un certain nombre de plaintes déposées à son encontre. Nous proposons ci-dessous un récapitulatif de ces événements et mettons en évidence le rôle des médias dans la construction d’une image négative de ce groupe, indépendamment des faits qui peuvent être reprochés à certains de ses membres, et qui sont en cours de traitement par la justice.

Origines et statuts

«La communauté est née en France en 1973, dans la mouvance charismatique sous le nom de « Communauté du lion de Juda et de l’agneau immolé ». Gérard Croissant, appelé Frère Ephraïm, marié, est à son origine, avec un autre couple.

C’est en 1987 que la communauté décide de prendre le nom de « Communauté des Béatitudes » Le changement devient officiel en 1991. Elle est aujourd’hui implantée sur les cinq continents, dans 65 diocèses . « Association internationale de fidèles de droit pontifical depuis 2002, la communauté relève du Conseil pontifical pour les laïcs et non plus directement de son diocèse d’origine » (La Croix,24 juin 2008). « La communauté des Béatitudes a été reconnue "ad experimento" (à titre provisoire, ndlr) en 2002 par le Vatican pour une période de cinq ans. Sa reconnaissance définitive n'ayant pas abouti, le statut provisoire a été prolongé de deux ans, a indiqué à l'AFP le père Jean-Baptiste Tison, l'un des membres de la communauté de Notre-Dame de Bonnecombe » (AFP, 17 octobre 2008)

Plaintes et procédures judiciaires

En avril 2005, Myriam et Pascal Michelena, anciens membres de la communauté déposent plainte contre cette organisation pour faits d'escroquerie et abus de faiblesse. La justice classe sans suite la plainte des Michelena : « Dans son ordonnance de renvoi (...), la juge d'instruction estime en effet qu'il n'y a pas eu abus de faiblesse mais plutôt un ressenti de «manipulation mentale», une notion qui n'entre pas dans le droit tel quel ». (La Dépêche).

L'article précise que la juge ne se prononce pas sur les faits d'escroquerie puisqu'ils sont prescrits. Myriam et Pascal Michelena précisent : « Si nous avons tardé à porter plainte, c'est parce que nous avons essayé en premier lieu de trouver une solution avec les institutions ecclésiales et le tribunal d'officialité de Toulouse. N'ayant pas été entendus, nous sommes allés vers la justice pénale. Aujourd'hui, nous sommes écœurés par tout cela. Mais nous voulons tourner la page en espérant que d'autres victimes trouvent le courage et l'énergie de prendre le relais » (ibid.)

À la suite de cette décision de justice de nombreuses autres plaintes vont émerger donnant lieu à différentes procédures judiciaires.

Quatre membres de la communauté religieuse des Béatitudes de l'Aveyron dénoncent le frère Pierre-Etienne Albert pour « attouchements sexuels sur mineurs » (AFP, 12 juin 2008). Cet homme de 57 ans avoue à la justice « une cinquantaine d'agressions sexuelles commises dans toute la France sur des enfants de 5 à 14 ans entre 1985 et 2000 » (La Dépêche,3 octobre 2008). « Il est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, en février 2008 à Rodez » (AFP, 17 octobre 2008).

Selon Pierre-Etienne Albert :« La hiérarchie de la communauté était parfaitement au courant de ses agissements et n'aurait rien fait pour y mettre fin, se contentant de le déplacer de « maison » en « maison».» (Sud Ouest, 3 octobre 2008)

« C'est dans ce cadre qu’une information judiciaire pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs a été ouverte à Rodez (12). Six responsables des Béatitudes ont été placés en garde à vue ces derniers jours à Toulouse, La Roche-sur-Yon (86) et Prayssas (47). À Prayssas, c'est un couple de retraités, animateurs d'une association liée à la communauté, Alliances internationales, qui ont été entendus par les gendarmes du service de recherche de Toulouse. Placés en garde à vue lundi, ils en sont ressortis le lendemain sans qu'aucune charge n'ait été retenue à leur encontre. Dans le même temps, les enquêteurs ont également perquisitionné la propriété de l'association Kinor, à Labrit (40), considérée comme le domicile du fondateur des Béatitudes, Gérard Croissant ». ( Sud Ouest,3 octobre 2008)

Nicolas Le Port-Letexier, 28 ans, élève de 1995 à 1999 du cours Agnès de Langeac, collège de la communauté situé à Autrey (Vosges) donne le témoignage suivant : « Le responsable de la communauté d'Autrey, qu'on appelle le berger, venait me savonner sous la douche. Le soir, il invitait d'autres jeunes à le masser nu sur le lit dans sa chambre. Il caressait les fesses et embrassait la poitrine d'un autre. Certains responsables avaient des relations sexuelles avec les élèves (…) Huit jeunes à ma connaissance ont mis fin à leurs jours » (Le Parisien). À noter que le Parisien titre son article : « Enquête sur une série de suicides dans une communauté religieuse » alors que dans son numéro du 21 janvier 2009, il précise que l’une des personnes a mis fin à ses jours dans un hôtel de Toulouse.

« Le procureur d'Epinal, Bernard Marchal, a décidé l'ouverture d'une enquête préliminaire suite à « des éléments nouveaux » sur les événements survenus au sein du collège Agnès de Langeac, entre 1995 et 1999, à Autrey (Vosges) » ( Le Parisien, 21 janvier 2009).

Un membre des groupes de prières de la communauté des Béatitudes de Vaumoise s'est adressé à une association antisectes : « Il se sentait pris au piège et avait peur que cette communauté religieuse se substitue à la médecine pour soigner les gens avec des prières lors de certains offices » ( Le Parisien, 8 août 2008).

Olivier Demarle, qui avait rejoint la communauté installée dans le château de Thy en Belgique dit avoir été confronté à des manipulations mentales et à une thérapie « hautement dangereuse»» ( Le Parisien – Aujourd’hui en France, 15 décembre 2008).

« Gérard Croissant, 59 ans, le fondateur de la communauté catholique des Béatitudes (…) a été interpellé à sa descente d'avion mardi matin à l'aéroport de Roissy. Il arrivait du Rwanda où il s'était réfugié depuis dix mois. (…) Il a été remis en liberté mais sera convoqué par la juge d'instruction pour être mis en examen pour « non dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans. » (Le Parisien, jeudi 6 novembre 2008)

Le Conseil pontifical pour les laïcs a pour sa part souligné « la nécessité d'aller au fond des problèmes soulevés et d'entreprendre dès à présent un chemin de refondation spirituelle et structurelle" et demandé que l'assemblée générale se tienne avant novembre 2009 » ( AFP, 17 octobre 2008). Elle s'est tenue du 1 au 31 octobre 2009 à Chateauneuf-de-Galaure et autorise toujours la communauté à garder « pour quelques temps encore le statut d'Association privée de Fidèles de droit pontifical, comme c'est le cas depuis le 8 décembre 2002. Une surprise de taille ! Pour nombre d’observateurs religieux, cette assemblée générale ne devait rien moins que signer la fin de la coexistence des différents états de vie à l’intérieur des Béatitudes » (FamilleChrétienne).

MIVILUDES et associations antisectes

Dans un article du Canard Enchainé du 10 janvier 2007, le journaliste Didier Hassoux rapporte un commentaire de Jean-Michel Roulet (alors président de la MIVILUDES) sur la communauté des Béatitudes : « Un faisceau concordant d'éléments justifie pleinement que la justice soit saisie », car « des familles nous ont décrit des situations que l'on peut qualifier de dérives sectaires ».

L’actuel président de la MIVILUDES « Georges Fenech et ses conseillers se sont rendus au siège blagnacois national et international des Béatitudes où ils ont rencontré le modérateur général Françoic-Xavier Wallays, son adjoint et plusieurs membres ». Le président de la MIVILUDES précise : «J'ai initié une méthode qui est d'aller sur le terrain plutôt que de rester dans un bureau (…). Nous avions reçu une vingtaine de plaintes ou de signalements, d'anciens membres ou de leurs familles, concernant les Béatitudes : agressions sexuelles, ruptures familiales, abandon de patrimoine pour travailler ensuite bénévolement, pratiques psycho spirituelles, confusion entre pratique religieuse de congrégation de vie consacrée alors qu'une demande de statut de congrégation est instruite par le bureau des cultes du ministère de l'Intérieur (…) J'ai saisi le préfet de Haute-Garonne pour vérifier le fonctionnement sur la légalité du travail bénévole, et pour qu'il demande où sont les filles d'un couple sans nouvelle d'elles. Je vais réunir le conseil qui m'entoure. Nous sommes au stade de la réflexion. Mais il faut une surveillance de la MIVILUDES.». (La Dépêche).

Le ton de Jean-Michel Roulet reste prudent et Georges Fenech ne prononce ni l’expression « dérive sectaire », ni l’expression « emprise mentale », pourtant « consacrées » dans la rhétorique de la mission. Ces expressions sont néanmoins utilisées par des plaignants et par la presse.

Il est intéressant de comparer les propos de Georges Fenech sur la communauté des Béatitudes avec ceux qu’il a tenus au sujet de la communauté « Amour et Miséricorde » dans le Jura, très rapidement accusée d’être une « secte » : « selon la MIVILUDES (…) les informations recueillies « attestent de comportements constitutifs de dérives sectaires au sein de ce groupe à travers des témoignages révélant un processus d’emprise sur ses membres, de rupture avec l’environnement familial et social et de pressions financières.» . Si l’on compare les plaintes déposées pour ces deux groupes, il est clair pourtant que la communauté des Béatitudes est plus controversée.

La différence de traitement tient apparemment à la proximité de cette communauté avec l’Eglise catholique qui a un statut particulier en France ; la terminologie antisecte ne peut être utilisée sans précautions. Loin de nous l’idée de regretter la prudence de la MIVILUDES, mais cette attitude, plutôt qu’une salutaire prise de recul globale, illustre la laïcité à géométrie variable qui caractérise notre pays.

Certains commentateurs critiquent par ailleurs la nouvelle stratégie d’action de la MIVILUDES : « Il y a effectivement mélange des genres : si le député Fenech est effectivement chargé d'une mission d'évaluation des dispositifs judiciaires conçus pour lutter plus efficacement contre les dérives sectaires. il n'est pas inspecteur de police judiciaire et ses perquisitions/visites chez des communautés relèvent du mélange des genres ». (Michel Janva, Chrétienté.info)

Dans un article du Nouvel Observateur du 29 mars 2007, la journaliste Marie Lemonnier rapporte les propos de Guy Rouquet, président de Psychothérapie Vigilance, qui se désole : « Il y a beaucoup de gens sincères à l'intérieur de la communauté qui ne voient pas la superstructure et la manière dont ils sont utilisés et abusés».

Le thème de l’emprise mentale est l’argument favori des associations antisectes. Il a la particularité appréciable d’être anxiogène, ce qui dispense en général d'avoir à apporter des preuves, et la double fonction de discréditer d’emblée la ou les personnes accusées de ces pratiques et de frapper d’irresponsabilité leurs supposées victimes.

Réactions de la communauté, de son environnement et de l’Eglise catholique

La communauté a déposé un certain nombre de plaintes pour diffamation : « Cela porte à une dizaine le nombre de plaintes déposées contre des médias : chaînes de télévision, journaux de la presse quotidienne nationale ou régionale, hebdomadaire, journal gratuit et même un site internet » ( La Dépêche, 20 janvier 2009).

Suite aux déclarations d’un membre de la communauté de Vaumoise craignant que la communauté se substitue à la médecine, Bernard Grenier, le vicaire général de l'évêché de Beauvais, déclare : « Ce n'est pas le cas !. Ils prennent sous leur aile ceux qui leur demandent de l'aide. Je pense que l'homme qui s'est alarmé et a cru à une secte a dû être surpris par la ferveur manifeste des religieux. Peut-être l'a-t-on invité à participer à des prières, et peut-être ne s'est-il pas reconnu ? » Même son de cloche du côté du maire de Vaumoise, Germain Nicolas, pour qui il s'agit d'une malheureuse incompréhension.« Nous cohabitons avec eux depuis vingt ans. Grâce à eux, certaines communes désertées par les prêtres ont retrouvé un office. Les offices de guérison existent bien, mais il ne s'agit en aucun cas de soigner les gens par la prière. C'est appelé offices des malades et cela a lieu une fois par trimestre environ. Les gens y viennent prier pour ceux qui se sentent condamnés ou qui ont une maladie grave que la médecine n'a pas réussi à guérir. Ils cherchent du réconfort, c'est tout. D'ailleurs, que ceux qui se posent des questions sur cette communauté viennent à leurs portes ouvertes le 16 septembre. Il n'y a rien à cacher.»» (Le Parisien, 8 août 2007)

Suite aux accusations portées contre le frère Pierre-Etienne Albert, des tensions internes se sont révélées : « On vit une sorte d'inquisition. C'est la conséquence de la dénonciation » a déclaré cette laïque à l'AFP, regrettant que tout le monde se renvoie la balle ». « La vérité a ruiné notre vie, notre intégrité  » a regretté cette femme pour qui « c'est nous qui sommes les criminels désormais ». Muriel, qui a accompagné l'auteur des faits depuis sept ans, a estimé qu'avec plus d'hommes courageux et des évêques avec plus de convictions, la situation aurait été différente. «Il faut que cette histoire serve» a souligné cette stagiaire en cheminement pour s'engager dans la communauté présente à l'abbaye depuis 2000 »(AFP, 12 juin 2008).

Le cardinal Bernard Panafieu, archevêque émérite de Marseille, chargé par le Vatican d'une mission auprès des Béatitudes, fait état de « récents évènements douloureux touchant (la) communauté » ( AFP 17 octobre 2008).

Le Conseil pontifical pour les laïcs a pour sa part souligné « la nécessité d'aller au fond des problèmes soulevés et d'entreprendre dès à présent un chemin de refondation spirituelle et structurelle" et demandé que l'assemblée générale se tienne avant novembre 2009 » ( AFP, 17 octobre 2008).

«D’un point de vue juridique, le Saint-Siège attend que chaque état de vie soit bien « défini » au sein de la communauté : laïcs, consacrés hommes et femmes, religieux et religieuses, familles… « On s’oriente donc vers la création d’un institut religieux féminin, un institut masculin, et une association de familles, indique-t-on à Rome. Actuellement, ce n’est pas encore le cas, ce qui suscite parfois des confusions. Nous leur avons indiqué une issue possible, qui passe par une rénovation de fond. » ». « Pour l’archevêque émérite de Marseille, cette « crise de croissance » aura permis aux Béatitudes (1 100 membres répartis dans le monde, dont une centaine de prêtres) de « faire le point et de réajuster (leurs) orientations », en vue d’enraciner leur « dynamisme » dans la vie de l’Église » (La Croix)

Le traitement médiatique

L'article de Marie Lemonnier au Nouvel Observateur démarre ainsi : « Il se passe des choses étranges dans cette « communauté nouvelle », l'une des plus importantes du monde catholique. Plusieurs de ses membres dénoncent des manipulations mentales, des abus de pouvoir, voire une entreprise de racket. Son fondateur a disparu. La justice est saisie, et l'Église bien embarrassée ». Quant au fondateur : « Il a (...) une barbe vaguement méphistophélique ». A aucun moment la journaliste ne semble s'intéresser à l'avis des membres satisfaits de leur appartenance à la communauté. L'article est construit comme ces nouvelles à frisson dont les magazines nous gratifient en été pour nous distraire et cela au mépris des conséquences sur les personnes qui participent toujours à cette communauté. Ce style journalistique peut être qualifié de "mépris social", une attitude que s'interdiraient les rédacteurs du Nouvel Observateur... si l'on en croit la charte de déontologie du journal.

Fidèle à son style satirique - il était difficile d'espérer mieux - Le Canard Enchaîné oriente son article sur les déviances financières de l'organisation dont l'objet serait la « multiplication du blé ». N'importe quel chiffre est utilisé pour démontrer l'escroquerie. Le coût d'une formation sur 4 jours « oscille entre 400 et 800 euros », un chiffre qui, en lui-même, a peu de chances de provoquer de réactions. Qu'à cela ne tienne : « comme les fidèles sont priés de faire œuvre de charité, ils versent une obole supplémentaire, en liquide ou par chèque, mais sans mention du destinataire, s'il vous plaît... ». Pour s'assurer l'adhésion définitive du lecteur, le journaliste évoque une valeur sûre d'indignation en mentionnant les pratiques thérapeutiques alternatives du docteur Hamer qui seraient utilisées au sein de la communauté. En l'espace de quelques lignes, des centaines de personnes sont dévalorisées : soit en escrocs, soit en pauvres victimes inconscientes.

Le Parisien, dans l’article de Stéphanie Forestier du 8 août 2007, équilibre son propos par des témoignages positifs sur la communauté. L’annonce d’une journée « portes ouvertes » dans la communauté de Vaumoise lui inspire néanmoins ce commentaire : « on peut s'interroger sur la discrétion affichée par la communauté, qui ne semble pas vouloir ouvrir ses portes avant le mi-septembre ». Il suffirait à cette journaliste de reconnaître le climat antisecte qui règne en France pour comprendre la prudence des minorités spirituelles vis-à-vis des médias.

S’il est naturel que les plaintes et le contexte des affaires citées soient restitués dans la presse et à la télévision, nous constatons une nouvelle fois que beaucoup de journalistes se défoulent à peu de frais sur des communautés de personnes dont ils ne connaissent presque rien, si ce n’est à travers les témoignages de quelques plaignants. Leur traitement généralement très partial de l’information dans les affaires dites de « sectes » n’invite pas les groupes ainsi qualifiés à l’ouverture. Personne n'a en effet le goût du lynchage médiatique, en particulier lorsque des procédures judiciaires sont en cours. L'objectif de produire une information plus équilibrée et plus respectueuse du temps judiciaire est-il un objectif si difficile à atteindre ?

Suite aux articles parus fin mai 2008 dans les colonnes des journaux quotidiens français Nord Eclair et la Voix du Nord contre la communauté, la justice a condamné en appel les deux journaux pour diffamation publique (source).

La communauté des béatitudes poursuit également le journal Le Parisien-Aujourd'hui en France pour diffamation. Le journal vient de faire l'objet d'une ordonnance de renvoi devant le Tribunal Correctionnel (source) 

Dans un communiqué en date du 15 novembre 2011 (Eglise Catholique), le Commissaire Pontifical et le Conseil Général de la Communauté des Béatitudes font un bilan de la situation de cette communauté. Ils constatent que, suite à trois premières décennies de croissance rapide et de dynamisme, « sont apparus plus nettement les fragilités, les défauts, les dérives qui, sans remettre en cause la valeur d'ensemble de sa mission, ont gravement affecté sa croissance : des pratiques psycho-spirituelles mal équilibrées, une confusion dans la vie commune des différents états de vie (laïcs, consacrés), des problèmes de gouvernance, de graves délits commis par certains de ses membres. (…) En 2007, le Saint Siège fixa à la Communauté un impératif de refondation spirituelle et structurelle. (…) Ce processus a abouti à l'approbation de nouveaux statuts et à sa refondation comme « association publique de fidèles de droit diocésain », par Mgr Robert Le Gall, Archevêque de Toulouse, le 29 juin 2011. (…) La Communauté déplore (…) les amalgames simplistes et erronés qui ne tiennent aucun compte de son évolution récente réalisée sous la conduite de l'Eglise. Elle dénonce les accusations mensongères et diffamatoires portées contre elle, en particulier lorsqu'elle se voit traitée de « secte » ».

[Cicns :] Le Commissariat Pontifical et le Conseil Général de la Communauté des Béatitudes ont raison de dénoncer les « amalgames simplistes et erronés », mais se contredisent aussitôt en souhaitant s’extraire d’une qualification de « secte » sans la réfuter de manière générale. Ils valident ainsi l’utilisation de ce terme pour d’autres groupes victimes des mêmes simplismes que ceux ayant accablé la communauté des Béatitudes. Sans l’appui du Vatican, cette communauté serait tombée sous les coups de la MIVILUDES qui a professionnalisé la technique de l’amalgame.

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